Karl Lagerfeld, « Parcours de travail » à la Maison Européenne de la photographie

J’avais déjà découvert le travail de photographe de Karl Lagerfeld lors de l’exposition One man show à Lille en 2008. La Maison Européenne de la photographie expose jusqu’au 31 octobre (ce dimanche donc) plusieurs séries de clichés de Karl Lagerfeld, divisées en trois thématiques.

La première série de photos présentées s’intéresse aux lieux. Des immeubles américains à Versailles, en passant par la Tour Eiffel, l’oeil de Lagerfeld fixe des détails qui nous révèlent ce que nous loupons d’un simple coup d’oeil. Mention spéciale à la série de photographies qui pend du sol au plafond, et aux clichés qui nous montrent la beauté des dessous de la Tour Eiffel, véritable dentelle de métal.

La seconde salle de l’exposition abrite les deux autres thématiques, en commençant par des photographies expérimentales. Proches de l’univers de la mode, elles utilisent des techniques de prise de vue ou de tirage du cliché peu usitées. On notera l’excellent rendu des photographies sur du papier de verre, qui donne un effet brillant, proche du diamant, et un côté mystérieux à la photo. Antichambre de la salle consacrée à la mode, les techniques mixtes évoquent principalement le pop art (Roy Lichtenstein, Dan Flavin…).

Enfin, la dernière salle de l’exposition est intégralement consacrée à la photo de mode. On y retrouve bon nombre de portraits de personnalités connues. Certaines des photos sont issues de campagnes de communication de Chanel. Un des murs de la pièce est intégralement dédié à l’actuelle muse de Karl Lagerfeld : Baptiste Giabiconi, photographié sous toutes les coutures…

Au global, une très bonne expo, un peu courte, mais dont la longueur est largement compensée par les autres expositions en cours à la Maison Européenne de la Photographie, notament « Là où je ne suis pas » de Kimiko Yoshida.

Artères Souterraines par Warren Ellis

Warren Ellis, qui a participé au renouveau du label Marvel et est principalement connu pour ses comics, signe avec Artères Souterraines son premier roman.

L’histoire, sombre, nous plonge dans la vie minable de Mike McGill, détective privé looser, sans clients, au bord de la ruine, qui va se voir confier une enquête très spéciale et très lucrative, qu’il ne pourra pas refuser.

Plus roman d’aventure que polar, la plume d’Ellis est pleine d’humour noir et nous emmène en voyage dans ce que les Etats-Unis comptent de culture alternative, des marginaux aux sociétés secrètes supposées commander le pays et qui alimentent bon nombre de fantasmes en surfant sur des légendes urbaines aussi vieilles que le pays.

En fin de compte, Ellis accumule tellement de perversion et d’absurde dans son récit que les aventures de Mike McGill en deviennent absurdement comiques. On se dit à chaque fois qu’il ne pourra pas aller plus loin dans le pervers, que ça serait vraiment trop… mais si !

Au final, un très bon livre, plein de rebondissements, de cynisme, un brin déjanté. Un très bon moment !