Karl Lagerfeld, « Parcours de travail » à la Maison Européenne de la photographie

J’avais déjà découvert le travail de photographe de Karl Lagerfeld lors de l’exposition One man show à Lille en 2008. La Maison Européenne de la photographie expose jusqu’au 31 octobre (ce dimanche donc) plusieurs séries de clichés de Karl Lagerfeld, divisées en trois thématiques.

La première série de photos présentées s’intéresse aux lieux. Des immeubles américains à Versailles, en passant par la Tour Eiffel, l’oeil de Lagerfeld fixe des détails qui nous révèlent ce que nous loupons d’un simple coup d’oeil. Mention spéciale à la série de photographies qui pend du sol au plafond, et aux clichés qui nous montrent la beauté des dessous de la Tour Eiffel, véritable dentelle de métal.

La seconde salle de l’exposition abrite les deux autres thématiques, en commençant par des photographies expérimentales. Proches de l’univers de la mode, elles utilisent des techniques de prise de vue ou de tirage du cliché peu usitées. On notera l’excellent rendu des photographies sur du papier de verre, qui donne un effet brillant, proche du diamant, et un côté mystérieux à la photo. Antichambre de la salle consacrée à la mode, les techniques mixtes évoquent principalement le pop art (Roy Lichtenstein, Dan Flavin…).

Enfin, la dernière salle de l’exposition est intégralement consacrée à la photo de mode. On y retrouve bon nombre de portraits de personnalités connues. Certaines des photos sont issues de campagnes de communication de Chanel. Un des murs de la pièce est intégralement dédié à l’actuelle muse de Karl Lagerfeld : Baptiste Giabiconi, photographié sous toutes les coutures…

Au global, une très bonne expo, un peu courte, mais dont la longueur est largement compensée par les autres expositions en cours à la Maison Européenne de la Photographie, notament « Là où je ne suis pas » de Kimiko Yoshida.

David LaChapelle à la Monnaie de Paris

Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins : nous sommes samedi, si vous n’avez pas encore vu l’exposition de David LaChapelle à La Monnaie de Paris, vous devez y aller de toute urgence puisqu’elle ferme dimanche soir.

J’avais voulu aller la visiter le week-end de son ouverture, mais la foule avait refroidi nos ardeurs. Des critiques lues ou entendues ont failli me faire renoncer à l’exposition, qui vaut vraiment le coup.

Autant le dire tout de suite, ce n’est pas l’expo où il faut emmener ses enfants. D’ailleurs, il est précisé à l’entrée que certains visuels peuvent « heurter la sensibilité des plus jeunes ». Il suffit de connaître un minimum David LaChapelle pour savoir que le nu fait partie intégrante de son travail. A la manière d’un peintre classique, il va mettre en scène les corps, en y ajoutant une touche plastique qui correspond totalement à l’iconographie des temps modernes de stars sur papier glacé.

David LaChapelle - Lil'Kim

Le second reproche que l’on peut faire à cette rétrospective est d’être courte. En ayant pris le temps de regarder un des deux films présentés en début d’exposition, il nous a fallu 45 minutes montre en main pour parcourir l’exposition. C’est peu quand on a payé son billet 10 euros. D’autant plus que, mystérieusement, le « tarif jeune » s’arrête à 22 ans.

Malgré cela, on prend beaucoup de plaisir en traversant les treize thèmes de l’exposition. On passe du sacré, à la société de consommation, en passant par les people, les désastres, et le déluge.

Awakened Jesse

Une autre déception : sur cette oeuvre, toute en subtilité… on voyait les traces grossières du nettoyage de la vitre. Un reproche à porter au services techniques de La Monnaie de Paris plus qu’à l’exposition en elle même, mais qui montre un manque de soucis du détail.

Au final, tout de même une exposition très intéressante, riche en références tant iconographiques que sacrées qui tend à nous montrer que la photographie est au XXIème siècle ce que la peinture a longtemps été.

jesus_is_my_homeboy